La musculature sphinctérienne disposée circulairement du col de la vessie des chiens femelles et des femmes a été étudiée histomorphologiquement. Les reconstructions 3D de l’anatomie du col de la vessie améliorent la compréhension des principes de construction de la musculature des voies urinaires inférieures et aident à comparer les deux espèces. Nos propres investigations se sont basées sur 12 préparations d’autopsie de femelles adultes canines et 15 de femelles humaines. La particularité de notre étude était la préparation extensive en bloc de tous les organes du tractus urinaire inférieur et des organes environnants. Les blocs d’organes ont été retraités en sections sérielles complètes depuis la sortie de la vessie jusqu’au bulbe du vestibuli. Malgré une construction détaillée différente, chez les deux espèces, la musculature striée du sphincter de l’urètre constitue une unité morphologique indépendante. Il n’y a pas de prolongement des muscles du plancher pelvien vers l’urètre. Chez l’homme, le sphincter urétral est constitué d’une partie musculaire lisse (m. sphincter urethrae glaber) et d’une partie striée (m. sphincter urethrae transversostriatus). Chez la chienne, les fibres musculaires striées encerclent l’urètre dans le tiers moyen exclusivement. Dans le tiers distal, elles encerclent l’urètre et le vagin. Chez la chienne, les lamelles du détrusor se poursuivent directement jusqu’à l’urètre. Dans tout le tiers crânien et moyen de l’urètre, des faisceaux de cellules musculaires lisses forment un muscle sphinctérien compact et homogène, issu de la couche circulaire moyenne du détrusor. Ainsi, il n’existe pas chez le chien de véritable sphincter du col de la vessie selon le m. sphincter vesicae de la femme. Selon la partie musculaire lisse du m. sphincter urethrae chez la femme, on propose pour cette musculature le terme de m. sphincter urethrae glaber. Malgré une ressemblance superficielle, cette étude a révélé une différence considérable des composants musculaires sphinctériens circulaires entre la chienne et la femme suggérant que les études fonctionnelles en matière de continence urinaire obtenues chez le chien ne peuvent être attribuées sans réserve à l’homme.